Sheikh Mohammad Ali Ferkous
Question : Un frère pose la question de savoir quel est le jugement religieux quant au fait de poursuivre une relation avec une jeune femme européenne appartenant aux Gens du livre. Il dit qu’elle possédait de bonnes mœurs et qu’il ne lui restait que de se convertir à l’islam. Est-il permis à cet homme de poursuivre cette relation et se marier avec elle, puis il l’invitera à se convertir à l’islam ? Quel est le conseil bénéfique que vous pouvez nous en donner ? Qu’Allâh vous bénit.
Réponse : Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh a envoyé comme miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
Sache – qu’Allâh t’aide à pratiquer le bien – que l’appel à la religion d’Allâh عزّ وجلّ ne doit pas être un prétexte pour commettre des actes interdits et des péchés. Ainsi, l’appel à la religion d’Allâh est basé sur le principe fondamental qui est celui d’expliquer l’islam à tout le monde sans exception et d’éclairer les chemins [de la vie] avec toutes les qualités que recèle le prédicateur comme science religieuse, sincérité, piété, bon comportement et honnêteté envers Allâh dans l’appel à Sa religion avec perspicacité [dans la vision] et preuve [dans la parole].
Ainsi, celui qui entretient des appels téléphoniques au cours desquels ses conversations sont empreintes de volupté suscitant ses désirs, cet acte ne fait aucunement partie de l’appel à la religion d’Allâh. Cela d’un côté.
Quant à cette femme, elle ne fera partie des Gens du Livre que dans le cas où elle pratiquera une adoration conforme à sa religion, sans qu’elle ait des concubins. Le concubinage est interdit à la femme musulmane. D’ailleurs, il n’est pas permis à l’homme d’épouser une fornicatrice musulmane, d’autant plus une femme fornicatrice des Gens du Livre, car Allâh عزّ وجلّ a dit :
﴿ ٱلزَّانِي لَا يَنكِحُ إِلَّا زَانِيَةً أَوۡ مُشۡرِكَةٗ وَٱلزَّانِيَةُ لَا يَنكِحُهَآ إِلَّا زَانٍ أَوۡ مُشۡرِكٞۚ وَحُرِّمَ ذَٰلِكَ عَلَى ٱلۡمُؤۡمِنِينَ ﴾ [النور: 3]
Sens du verset :
﴾ Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice ou une associatrice. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur ; et cela a été interdit aux croyants.﴿ [s. An-Noûr (la Lumière) : v. 3]
Allâh a interdit aux croyants d’épouser les prostituées et les femmes fornicatrices, il a dit, pureté à Lui :
﴿ٱلۡخَبِيثَٰتُ لِلۡخَبِيثِينَ وَٱلۡخَبِيثُونَ لِلۡخَبِيثَٰتِۖ وَٱلطَّيِّبَٰتُ لِلطَّيِّبِينَ وَٱلطَّيِّبُونَ لِلطَّيِّبَٰتِۚ﴾ [النور: 26]
Sens du verset :
﴾Les mauvaises [femmes] aux mauvais [hommes], et les mauvais [hommes] aux mauvaises [femmes]. De même, les bonnes [femmes] aux bons [hommes], et les bons [hommes] aux bonnes [femmes].﴿ [s. An-Noûr (la Lumière) : v. 26]
C’est pour cette raison qu’Allâh عزّ وجلّ a prescrit, pour se marier avec une femme appartenant aux Gens du Livre, la condition qu’elle soit vertueuse et chaste, éloignée de la perversité et de la débauche. Une femme enlisée dans la fornication et la dépravation n’est pas faite pour se marier avec un homme pieux et de bonne croyance. Elle est plutôt faite pour un homme qui est de sa nature. Du côté des hommes, Allâh a mis comme condition le fait qu’ils soient chastes, ne commettent publiquement la fornication et n’aient pas des concubines. Allâh a également mis les mêmes conditions pour les femmes. Autrement dit : le concubinage, qui est le fait de se lier à des amantes, est interdit et pour l’homme et pour la femme. Allâh عزّ وجلّ a dit :
﴿وَطَعَامُ ٱلَّذِينَ أُوتُواْ ٱلۡكِتَٰبَ حِلّٞ لَّكُمۡ وَطَعَامُكُمۡ حِلّٞ لَّهُمۡۖ وَٱلۡمُحۡصَنَٰتُ مِنَ ٱلۡمُؤۡمِنَٰتِ وَٱلۡمُحۡصَنَٰتُ مِنَ ٱلَّذِينَ أُوتُواْ ٱلۡكِتَٰبَ مِن قَبۡلِكُمۡ إِذَآ ءَاتَيۡتُمُوهُنَّ أُجُورَهُنَّ مُحۡصِنِينَ غَيۡرَ مُسَٰفِحِينَ وَلَا مُتَّخِذِيٓ أَخۡدَانٖۗ﴾ [المائدة: 5]
Sens du verset :
﴾Vous est permise la nourriture des gens du Livre, et votre propre nourriture leur est permise. (Vous sont permises) les femmes vertueuses d’entre les croyantes, et les femmes vertueuses d’entre les gens qui ont reçu le Livre avant vous, si vous leur donnez leur mahr, avec contrat de mariage, non en débauchés ni en preneurs d’amantes. ﴿[s. Al-Mâ’ida (la Table Servie) : v. 5]
Si cet homme voit qu’il y a dans cette femme une prédisposition pour accepter une conversion à l’islam et qu’elle réponde aux conditions requises de chasteté et de vertu, et que cette conversion lui sera profitable, il lui est permis alors de la prendre comme épouse. Si cette femme n’est pas vertueuse, il convient à cet homme de la laisser et d’arrêter ce genre de conversations et de contacts où l’appel à la religion d’Allâh est devenu comme un moyen de s’opposer aux Textes religieux. Ce genre de liaisons est dangereux pour l’intégrité religieuse d’une personne, notamment dans un pays où la perversité et l’obscénité sont à profusion.
Voilà ce que je peux te conseiller préalablement. Chercher la vertu en épousant une femme musulmane, pieuse et chaste, nous est plus préférable qu’une femme des Gens du Livre, car Allâh عزّ وجلّ a dit :
﴿ وَلَأَمَةٞ مُّؤۡمِنَةٌ خَيۡرٞ مِّن مُّشۡرِكَةٖ وَلَوۡ أَعۡجَبَتۡكُمۡۗ﴾ [البقرة: 221]
Sens du verset :
﴾Une esclave croyante vaut mieux qu’une associatrice, même si elle vous enchante.﴿ [s. Al-Baqara (la Vache) : v. 221] et le Prophète صَلَّى اللهُ عليه وآله وسَلَّمa dit : «Choisis celle qui est pieuse, tu seras gagnant. »(1) Une femme vertueuse est celle qui est pieuse, obéissante à son époux et qui le préserve, conformément à la parole du Très-Haut :
﴿فَٱلصَّٰلِحَٰتُ قَٰنِتَٰتٌ حَٰفِظَٰتٞ لِّلۡغَيۡبِ بِمَا حَفِظَ ٱللَّهُۚ﴾ [النساء: 34]
Sens du verset :
﴾Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allâh. ﴿[s. An-Nişâ’ (les Femmes) : v. 34]
Le savoir parfait appartient à Allâh, et notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 30 de Rabî‘ Ath-Thânî 1426 H,
correspondant au 7 juin 2005 G.
Source : Ferkous.com
(1) Rapporté par : Al-Boukhârî (5090) et Mouslim (1466), d’après Aboû Hourayra رضي الله عنه.