Sheikh Mohammad Ali Ferkous
Question : Je voudrais savoir s’il est permis de travailler dans une entreprise industrielle ou commerciale qui recourt aux crédits bancaires pour ses opérations courantes.
Réponse : La Louange est à Allâh, Le Seigneur des mondes. Prière et salut sur celui qu’Allâh a envoyé en miséricorde pour l’univers, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution. Cela dit :
Si une entreprise, bien qu’industrielle ou commerciale, appartient à une société bancaire, a été fondée à l’origine sur des prêts usuraires, ou conclue régulièrement des transactions entachées d’usure, – il n’est permis ni d’y exercer une profession, ni de collaborer avec elle. Travailler ou coopérer avec une telle entreprise c’est l’encourager à persévérer dans ses pratiques usuraires prohibées par la religion ; la transgression est encore plus grave pour le comptable qui rédige les demandes de prêt.
Dans le cas où une entreprise posséderait une activité licite, mais recourrait parfois aux banques, un musulman qui tient au respect de sa religion évitera d’y travailler s’il trouve meilleur endroit. Sinon, il y exercera son métier par astreinte et absolue nécessité. D’autre part, faire appel aux banques est devenu chose courante dans l’économie moderne.
Pendant l’exercice de son travail, l’employé ne devra en aucune façon cautionner les pratiques illicites de son employeur. Il est plutôt tenu, afin de ne pas participer au péché, de les désavouer avec vigueur sans toutefois tomber dans l’excès. « Quand un péché est commis sur terre, celui qui y assiste, mais le condamne sera pareil à celui qui ne l’a pas vu ; celui qui en est absent, mais le cautionne sera pareil à celui qui y prend part »(1) nous enseigne le Prophète.
Cela étant dit, la science parfaite est auprès d’Allâh تعالى. Et notre dernière invocation est : « Louange à Allâh, le Seigneur des mondes ». Et qu’Allâh prie sur notre Prophète Mouhammad, sur sa famille, ses compagnons et ses frères jusqu’au Jour de la Rétribution, et qu’Il les salue.
Alger, le 25 de Cha‘bân 1426 H,
correspondant au 29 septembre 2005 G.
Source : Ferkous.com
(1) Rapporté par Aboû Dawoûd (4345) et jugé haşane (bon) par Al-Albânî dans Sahîh Al-Djâm‘ (689).