Sheikh Mohammad Ali Ferkous
Question : Est-il permis de s’entretenir avec une femme étrangère en vue de la connaître et de se marier avec elle ? Enfin, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à la communauté afin de lui éclairer la voie. Qu’Allâh vous préserve et veille sur vous.
Réponse : Louange à Allâh, Maître des Mondes ; et paix et salut sur celui qu’Allâh عزّ وجلّ a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection. Cela dit :
Il n’est pas permis de s’entretenir avec une femme étrangère s’il n’y a point de nécessité à cela, sachant que le besoin ne doit pas dépasser la limite [de la permission]. C’est-à-dire que si la nécessité n’existe pas, la permission s’annule, et ce, par crainte de tomber dans un acte interdit. De plus, la personne doit respecter les règlements de la Charia par rapport à ce sujet, à savoir le fait de baisser le regard, de ne pas être trop complaisant dans le langage et (ce dernier doit être) décent. Allâh عزّ وجلّ dit :
﴿فَلَا تَخۡضَعۡنَ بِٱلۡقَوۡلِ فَيَطۡمَعَ ٱلَّذِي فِي قَلۡبِهِۦ مَرَضٞ وَقُلۡنَ قَوۡلٗا مَّعۡرُوفٗا ٣٢﴾ [الأحزاب].
Sens du verset :
﴾Ne soyez pas trop complaisantes dans votre langage, afin que celui dont le cœur est malade [l’hypocrite] ne vous convoite pas. Et tenez un langage décent ﴿ [s. Al-Ahzâb (les Coalisés) : v.32]
De même, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم dit : « Je ne laisserai pas après moi une tentation plus nuisible aux hommes que celle des femmes. »(1) Par ailleurs, il est possible de faire la connaissance d’une femme en lui envoyant la sœur, la mère ou par le biais d’autres femmes.
Pour ce qui est de la connaissance qui entraîne les deux personnes à s’asseoir ensemble et à échanger des propos, des regards, des lettres et autres, cela est défendu par la Charia, étant donné que ces actes conduisent à commettre l’interdit. La règle édicte que « ce qui conduit à commettre l’interdit est interdit ». Il est connu aussi que tout interdit est entouré de limites. Celles-ci cernent l’interdit comme les cuisses qui sont telles des bordures pour les parties intimes, tout comme la mixité condamnable et le fait d’être esseulé avec une femme étrangère qui sont des bordures pour l’acte de fornication. La règle dit : « La bordure [limite] qui entoure la chose est autant concernée par le même jugement que la chose elle-même. »(2) Allâh سبحانه وتعالى dit :
﴿وَلَا تَقۡرَبُواْ ٱلزِّنَىٰٓۖ إِنَّهُۥ كَانَ فَٰحِشَةٗ وَسَآءَ سَبِيلٗا ٣٢﴾ [الإسراء].
Sens du verset :
﴾Et n’approchez point la fornication. En vérité, c’est une turpitude et quel mauvais chemin ! ﴿ [s. Al-Isrâ’ (le Voyage Nocturne) : v.32]
Le savoir parfait appartient à Allâh سبحانه وتعالى, et notre dernière invocation est qu’Allâh, Seigneur des Mondes, soit Loué et que prière et salut soient sur notre Prophète, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.
Alger, le 20 de Radjab 1427 H,
correspondant au 14 aout 2008 G.
Source : Ferkous.com
(1) Rapporté par : Al-Boukhârî (5096), Mouslim (2740), At-Tirmidhî (2780), Ibn Mâdjah (3998) et Ahmad (21746), par l’intermédiaire d’Ouşâma ibn Zayd رضي الله عنهما. Par ailleurs, At-Tirmidhî (2780) l’a rapporté par l’intermédiaire de Sa‘îd ibn Zayd رضي الله عنه.
(2) Voir la règle dans : Al-Achbâh Wan-Nadhâ’ir d’As-Souyoûtî (p. 125).